El rei Lear

Voici une grande œuvre, brutale. Les personnages, tous, sont merveilleux. L'histoire est, comme vous le verrez ou le savez, magnifique.

C'est un grand plaisir de pouvoir ramener cette production à Barcelone, à la Bibliothèque, qui au cours des derniers mois a visité certaines villes et villages de Catalogne, effectuant une tournée avec une vingtaine de représentations.

Le vieux roi Lear décide de diviser son royaume entre ses trois filles, guidé par l'amour que chacune montre. Cependant, il commet l'erreur de diviser les terres entre ses deux filles aînées, les flatteuses Goneril et Regan. La plus jeune, Cordélia, refuse de participer au jeu humiliant avec son père et ses sœurs et est envoyée en exil, bannie. Goneril et Regan révèlent bientôt leur nature cruelle et refusent refuge à leur père. Lear se lance dans une tempête (à la fois réelle et mentale) accompagné de ses quelques fidèles. La douleur le rend fou. Pendant ce temps, Goneril et Regan luttent pour l'amour d'Edmund et, en même temps, pour le pouvoir du royaume. Cordélia revient de son exil imposé avec l'armée française prête à combattre, avec l'aide de Kent, contre ses sœurs usurpatrices. Le jeu des trahisons et des rivalités initie une bataille féroce avec la tristesse, la solitude, la vieillesse et la mort, très proches dans le dernier acte.

Le Roi Lear est peut-être l'œuvre la plus difficile et la plus complexe de Shakespeare et a toujours été associé à la maturité et aux personnes âgées. Mais pour nous, une compagnie assez jeune, cela ne nous fait pas peur car nous concevons le théâtre comme une fête. Une célébration qui nous relie à notre public et à nos auteurs. Je voudrais que notre Lear soit juste ça : une fête. Une célébration pour les sens et les émotions ; quelque chose d'important pour notre théâtre et notre vie. Et quand je dis « notre », je veux dire, évidemment, le vôtre. Enfin, je tiens à vous remercier encore une fois, pour votre - difficile et précieuse - attention.

Oriol Broggi