Rostoll Cremat

La rondalla de Joanet de sa Gerra est l'histoire de l'ambition et de la cupidité, péchés capitaux inhérents à l'âme et à la condition humaine, qui la poussent, d'une part, à l'amélioration continue, au non-conformisme libérateur, mais en même temps à l'obsession égoïste, à l'hédonisme pernicieux et à l'autodestruction.

Pour cette raison, cette fable nous sert de point de départ pour la construction d'une métaphore sur la société occidentale, l'industrie des loisirs et le tourisme. Majorque comme un désert, comme un grand banc de sable, un hermás où rien ne prend racine, et qui coexiste avec la destruction naturelle et humaine, sinon en parfaite harmonie, avec une parfaite indifférence.

De la poule qui pond les œufs d'or aux poules d'une ferme comme métaphore du soleil et de la plage qui occupent tout dans cet espace dépersonnalisé, épicentre du sismographe de la cupidité. Vendez vos maisons et partez en location.

George Sand faisait l'éloge de cette terre hivernale et humide, faisait l'éloge de l'hiver où chacun venait chercher l'été. Lumière allumée toute la journée, soleil sans fin pour les poules pondeuses. Quand avons-nous perdu l'hiver ? Pleuvra-t-il demain qu'il pleuve

Toni Gomila