28 i mig

Ces frontières invisibles dont parle Jeroni sont les fenêtres ouvertes que depuis La Perla nous avons évoquées tant de fois. Cette sensation d'ouvrir des fenêtres pour regarder l'horizon qui se dessine au loin. Ce doute qui te vient et tu penses : est-ce réel ce que je vois ? Est-ce imaginé ? Peut-être est-ce peint ? This is the question. Questa è la grande maggia...

Souvent, en ouvrant les fenêtres, nous découvrons le septième ciel de Sisa, les cieux peints de Fellini, les nuages d'Orson Wells, également ceux de John Ford, les questions sans réponse de Pasolini, le jeu de cellules de Cary Grant, ou les jambes de Grace Kelly... Lorsque nous parlons de la magie du cinéma, ou de la magie du théâtre, nous parlons de la magie de la vie. En réalité, ce que nous aimons le plus voir lorsque nous ouvrons les fenêtres, c'est une claire matinée d'été. A partir de là, nous ferons tout notre possible, quitte à jongler, pour vous le transmettre, à travers notre langue et avec toute notre artifice.

C'est notre travail et notre métier. Regarder les étoiles, tomber amoureux d'elles, puis essayer de les évoquer dans notre petit espace magique. Ce n'est pas facile de nos jours, mais les étoiles restent là où elles ont toujours été, et peut-être qu'en voyant ce que nous faisons, elles rient...

28 i mig est quelque chose que nous n'avions pas fait jusqu'à présent, un sac troué de poèmes et d'images, un jeu différent, un regard inventé, une nouvelle flamme, que nous avons jugée nécessaire

Oriol Broggi