Els Cors Purs

De Joseph Kessel, Mise en scène par Oriol Broggi

Endroit
Teatre Romea
Données
Du ma 03.05.16 au di 12.06.16
Durée
1h 25min

"Une tristesse plus amère et plus forte que la boisson puissante de son verre faisait pencher la tête de Beckett. Combien de camarades transformés en ennemis implacables ! Et, de ces fratricides, qui en avait maintenant ?"

Synopsis

Dans Els cors purs deux histoires s'enchaînent à travers la neige qui tombe sur l'Irlande : une rencontre autour d'une table, et les scènes du passé qui vont remuer. Une réunion de famille avec des amis et des souvenirs et des canards farcis et des discussions sur le mariage... et Gérald, qui a préparé un discours solennel pour tous les invités. Sur le chemin de l'hôtel avec sa femme, il ressentira cette petite tristesse qui, soudain, subtile comme les années, nous fera nous envoler vers l'Irlande du début du XXe siècle, juste après l'indépendance entre les partisans de Varela et les par Collins. Beckett et Mary vivent leur amour clandestin en pleine guerre civile, avec un fils qu'elles veulent protéger du conflit ; mais ce sera impossible. Un soir, après des mois sans se voir, Beckett et Mary se retrouvent dans un pub sombre de la ville, tombent amoureux, cachent des secrets et doivent choisir entre l'amour ou les idéaux.

Équipe artistique

Texte 
Joseph Kessel
Traduction 
Ramón Vila
Dramaturgie 
Marc Artigau i Queralt et Oriol Broggi
Mise en scène
Oriol Broggi

Avec
Borja Espinosa
Miranda Gas
Jacob Torres

Les musiciens
Carles Pedragosa
Júlia Ribera
Marc Serra

Espace 
Oriol Broggi
Eclairage 
Pep Barcons
Costume 
Annita Ribera
Caractérisation
Ángels Salinas
Conception audiovisuelle 
Francesc Isern
Son 
Roger Ábalos et Damien Bazin
Assistant réalisateur 
Montse Tixé
Conseil 
Marc Serra
Techniciens 
Guillem Gelabert et Cesc Pastor
Photographie 
David Ruano / Bito Cels

Une production de La Perla 29 et teatre Romea

Galeria imatges secundària (slide)
VIDÉO
Notes sur la création

Els cors purs est un voyage que nous voulions entreprendre depuis longtemps. C'est un spectacle qui nous trottait dans la tête depuis un certain temps et un texte qui nous hantait - pour ce qu'il raconte, pour la brutalité cachée derrière une histoire en apparence simple. À partir du récit de Joseph Kessel, nous aimerions parvenir à expliquer la relation presque immobile entre deux personnes qui s'aiment ; expliquer leurs causes, leurs arguments, leurs renoncements.

Comment transporter cette situation, pratiquement dépourvue d'action, dans le langage théâtral ? Nous laisserons les acteurs prendre possession des personnages (ou vice versa), de là où chacun se trouve. Peut-être que le théâtre est cette quête, un chemin difficile pour trouver un nouveau langage, une manière de montrer ce que nous ne voyons pas au premier coup d'œil ; une fissure à travers laquelle observer l'immobilité de deux personnes qui ne se permettent pas de s'aimer. Une peine infinie. Un pincement au cœur qui apparaît soudainement, tandis que sur scène, les acteurs - et les personnages - dissimulent ce qu'ils ressentent. Et ils volent, et les mots volent aussi, et avec eux les idées, et tout peut flotter devant nous sans que nous le trouvions étrange, comme si quelque chose se réveillait soudainement en nous.

Il y a quelque temps, j'ai été impressionné de voir un Hamlet avec les Tiger Lillies - un accordéoniste chantait d'une voix cassée tandis qu'il planait, et sa musique pénétrait l'âme. De cette expérience et de la redécouverte du vieux (et beau) texte de Kessel, ce spectacle est né, qui a grandi peu à peu et s'est enrichi de diverses références irlandaises, de mots et de phrases issus de différentes lectures, de vieilles chansons, de souvenirs, d'images et d'idées qui sont devenues partie de nous. Et ils nous poussent, encore une fois, à rechercher la plasticité et la poésie à chaque instant. Pourquoi Matisse peint-il des gens nus dansant sur deux couleurs, ou Marc Chagall deux amoureux survolant la vie qui passe, et nous pouvons commencer à pleurer pour aucune raison ? Pourquoi trouvons-nous cela beau ? Parce que cela nous dit quelque chose que nous portons en nous en utilisant une nouvelle forme.

Cette histoire de Cork, dans l'Irlande ancienne, tumultueuse, généreuse, gentille, nous terrifie au fond du cœur, soudainement, et nous aimerions qu'elle ne parte jamais. Voici que Les cœurs purs est un conte qui voudrait être un poème. Un ensemble d'images, de mots, de musique, devant vous, en vous.

Oriol Broggi

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